we never believed we'd grow up like this (juliet)
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@juliet myers

ce soir, eli n’est pas là. excuse légèrement douteuse lancé sur leur conversation de groupe, mais wes ne relève pas. il a compris depuis bien longtemps que certaines questions ne se posent pas. alors ce soir, ils seront deux. juliet et lui. rendez-vous à la plage en fin d’après-midi comme convenu. et le moment tant attendu arrive. les yeux rivés sur l’océan, le cœur qui bat tendrement à l’unisson des vagues. sensation bizarre qu’il éprouve. un de ces rares moments dans la vie où l’on n’est plus sûr de rien et où pourtant on semble tout savoir. les secondes s’égrènent rapidement, trop rapidement. et il ne sait pas pourquoi il ressent tout ça, wes. mais il essaye de faire taire ce que lui dit son cœur. de n’écouter que son cerveau qui n’a pas encore bien saisi la mélodie d’amour qui virevolte dans son âme. il ne peut pas ressentir ça, c’est impossible. juliet n’est qu’une amie, sa meilleure amie même. tout ne peut pas avoir changer ainsi. pas maintenant. le soleil baisse doucement en face d’eux. bientôt le bleu du ciel se transformera en différentes teintes virant du rose à l’orange. et la nuit tombera doucement, comme lors des belles soirées d'été. il sort de son sac à dos une bouteille de vin, quelques bières et un paquet de chips achetés quelques instants avant d’arriver. prévoyant, il a pensé à apporter deux verres. — tu préfères commencer par la bière ou le vin ? la chaleur est presque étouffante. si ça ne tenait qu’à lui, il choisirait d’abord la bière. mais il laisse faire juliet. c’est elle qui mènera la danse ce soir. et il sait d’avance que la soirée sera belle.

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@wes ackermann

soirée sur la plage. votre habitude. vos rendez-vous si nombreux durant l'été. vous êtes rarement enfermés entre quatre murs. au contraire. vous profitez de l'ambiance chaleureuse, vous éternisez cette saison si agréable à vivre. comme ce soir. mais c'est différent cette fois. votre trio n'est pas au complet. eli n'sera pas là. une excuse balancée à la va vite. il avait pas l'temps. t'as commencé à t'énerver par message. mais aucune réponse. alors t'as arrêté d'chercher. toute façon, y a wes, tu sais qu'la soirée va être parfaite. quand t'arrives sur la plage, pieds nus se camouflant dans le sable encore chaud, tu n'peux t'empêcher d'afficher un large sourire. tu l'aperçois wes, non loin de toi. t'approches lentement, et lorsque tu te trouves à sa hauteur, tu plaques tes mains sur ses yeux.« donnes moi ton coeur ou j'te noie dans l'océan ! » que tu balances en essayant de prendre une voix différente. mais ton calme s'enfuit trop vite. tu laisses un rire s'échapper de ta gorge avant de t'assoir à ses cotés, lui lâchant un tendre baiser sur la joue. et tu le ressens Jules. à nouveau. ce picotement au niveau de tes lèvres. ce battement raté qui a pulsé dans ta poitrine. mais tu chasses cette pensée. trop compliqué. trop incertain. tu préfères utiliser tes méninges pour choisir entre les deux boissons que t'offre wes. tu fais mine de réfléchir avant de plisser du nez. « bière. » t'en attrapes une, la décapsules avant de la tendre à ton compagnon de soirée. puis tu fais de même pour la tienne. « j'ai pris des trucs aussi, histoire d'avoir d'la réserve. » tu mets ton sac entre vous avant d'en sortir le ravitaillement. de quoi manger (certes pas de la gastronomie), mais surtout, de quoi étancher votre soif. « bon, on trinque à quoi ce soir ? oh je sais ! » tu ne laisses pas le temps à wes de répondre. t'as besoin de le remercier, maintenant. « on trinque à toi, wes. pour te remercier d'être toujours là, à mes cotés, peu importe c'qui se passe. » ta bière vient à la rencontre de la sienne. ton regard se loge dans ses yeux qui te font tant frémir. un mince sourire étend tes lippes et tu déglutis la première gorgée, ayant tout à coup un grand besoin de t'hydrater.

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il sent des mains se poser sur ses yeux. son sourire grandit quand le silence est percé par la voix presque enfantine de juliet. et elle dit quelque chose qui le trouble. profondément. mais il fait semblant de ne pas avoir remarquer, s’attardant sur le détail le moins important. parce que c’est plus simple d’esquiver. l’évidence est trop grande, il ne peut pas s’y risquer. — tu ferais comment pour vivre sans moi si je finissais noyer ? je serais curieux de le savoir. c’est une vraie question, qui mérite d’être posée. au fond, il ne sait pas comment il ferait lui. si juliet et eli disparaissaient. elle l’embrasse sur la joue pour le saluer et son cœur palpite. sensation qu’il peine à contrôler. il flirte avec des émotions contradictoires. de celles qui le laissent sans voix. sans qu'il ne puisse dire quoi que ce soit de plus, elle lui tend une bière. et les deux boissons s’entrechoquent dans un bruit joyeux. ses mots le touchent. il sent ses joues s'empourprer. parce que juliet, il ferait n’importe quoi pour elle. leur amitié fait partie des choses qu’il a de plus cher au monde. — doucement tu vas me faire pleurer. il lui lance un clin d’œil, suivi d’un sourire bienveillant. pas vraiment habitué aux effusions de sentiments. encore moins venant de juliet. alors wes manie le sarcasme pour l’embêter. parce que c’est facile avec elle. il pourrait prédire la moindre de ses réactions. sa façon de réagir au quart de tour quand il dit quelque chose qui peut lui déplaire. il regarde en direction des bouteilles. beaucoup trop à boire pour deux personnes. la soirée promet de s'éterniser. — t’as cru qu’on était quinze ce soir ? ça va déraper si on finit tout ça. et ce mot sort de sa bouche, innocemment. sans se douter une seule seconde qu’il s'agit d'une prémonition quasi divine sur la suite de la soirée.

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@wes ackermann

la joie de vivre emprisonne déjà ton corps frêle. il ne faut pas très longtemps pour que wes chasse tes mauvaises pensées. il a ce don, avec toi. te faire rêver, te faire voyager. oublier tout c'qui peut te tracasser. rester sur le futil pour ne pas chuter. avec lui, tu te sens vivante. avec lui, tu te sens si bien. parfois, tu t'poses des questions. pourquoi avec wes, c'est si différent ? t'es loin de ces ressentis quand eli est juste à tes cotés. très loin. et tu l'sais, ce soir, rien ne va changer. la preuve, ton palpitant n'en fait qu'à sa tête lorsque tu t'assois, laissant ton bras nu toucher le sien. contact charnel très limité, mais explosion tel un feu d'artifice dans ton intérieur. quelle galère. « hum ça s'rait moins facile. mais au vu de ma gueule d'ange et mon corps si sublime, j'pourrai jouer de mes charmes » tu t'amuses à réfléchir pour imaginer un scénario avant de lâcher un petit rire innocent. si seulement il savait wes. que t'es loin d'la nana qui couche à droite et à gauche comme tu le laisses prétendre pour qu'on te foutes la paix. mais tu peux pas penser à tout ça, pas maintenant. alors tu trinques avec celui qui est devenu ton meilleur ami au fil des années. tu lui dédies un petit discours, vrai, sincère. et c'est ça l'truc jules. tu penses chacun de tes mots. sauf qu'ils sont bien minimes comparé à c'que tu peux ressentir. il suffit que tes prunelles se posent sur son minois de poupon. celui dont tu connais chaque parcelle. les yeux fermés, dans le noir. il te suffirait de le toucher pour le reconnaitre. d'entendre sa voix parmi une foule pour le trouver. t'as appris par coeur tout ce qui le concerne. et ça t'étonnes. encore et toujours. comme si t'en avais besoin pour vivre. comme si ne pas savoir était devenu impossible, impensable.« attends faut que je filmes ça pour te faire chanter quand j'en aurais besoin ! » tu lui tires volontairement la langue. après tout, tous les moyens sont bons pour obtenir ce que tu désires juliet. sauf qu'au final, avec les nombreux alcools que vous avez auprès de vous, t'auras pas forcément besoin de ça. quand tu regardes autour de toi, son sac, le tien, tu hausses les épaules, d'un air naturel, avant de former une p'tite moue tendre avec tes lèvres. « déraper ? avec qui ? quoi t'as déjà repéré une nana ?! » que tu balances en plissant des yeux. d'un seul coup, tu le sens jules. cette pointe qui est venue percuter ton myocarde. qui s'est installée pour t'empêcher de respirer convenablement. mais tu ne laisses rien paraitre. à quoi bon ? c'est wes. trop compliqué. « okay, alors dans ce cas...» tu bondis sur tes pieds, bière toujours à la main que tu finis en quelques gorgées. tu la laisses tomber dans le sable puis tu pivotes sur toi même, analysant les gens qui sont autour de vous. et tu tombes sur ce groupe de gars, des surfeurs. tu passes ta langue sur tes lippes afin de les humidifier, et braques ton regard sur eux avant de donner un signe de tête en leur direction. « si ça dérape, j'aurai certainement une touche avec un, la-bas. les surfeurs sont si prévisibles...peut être qu'un d'entre eux me laissera monter sur sa planche. » et disons le clairement, cette image est loin d'être la réelle, ou la catholique. autant te donner en spectacle pour faire taire les pulsions de wes. enfin, celles que tu t'es imaginée en ayant simplement entendu un mot. jalouse ? peut être.

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il laisse échapper un rire. son argument est recevable. il ne peut pas nier la perfection du visage de juliet. à la fois cette douceur et cette force qui se dégage de ces iris vertes, qu’il n’en finit plus de contempler ce soir. — me faire chanter carrément ? tu sais très bien qu’à la fin, c’est toujours moi qui gagne. et il y a du vrai dans sa réponse. parce qu’il s’en est toujours bien tiré, wes. comme si il existait une bonne étoile prenant soin de lui tout là-haut. elle se la joue espiègle avec lui. et ça lui plait, wes. il entre dans une nouvelle réalité avec juliet. une sorte d’univers parallèle qu’il n’aurait jamais pensé explorer avant. et avant même qu’il ne puisse aller jusqu’au bout de sa pensée, elle gâche tout. et ça l’énerve, wes. il fait comme si il ne le savait pas. alors que son cœur détient déjà la clé du mystère. il lance un rapide regard à sa droite et ses yeux se posent sur une fille qu’il repère de loin. plutôt jolie, totalement à son goût. pourtant, ce soir ce n’est pas le sujet. — je ne disais pas ça comme ça. mais si tu insistes, oui, il y a une fille plutôt pas mal là-bas. il la regarde se lever rapidement puis fouille dans son sac à la recherche d’une cigarette. — tu en veux une ? qu’il lui dit en lui tendant le paquet. la flamme du briquet vient illuminer ses yeux noisettes. et elle continue la conversation, quand lui voudrait que ça s’arrête. — monte sur leur planche alors si ça te fait plaisir. tu me raconteras. mais il continue, wes. il pousse le vice à l’extrême. pour la faire réagir. son ton est à la fois sec et amusé. parce qu’il ne comprend pas pourquoi elle réagit comme ça. il l’a toujours connu protectrice avec lui. avec eli aussi. parce que leur relation est basée sur ça. mais là ça dépasse l’habituel. — on dirait une compétition de celui qui chopera le plus. pourquoi on fait ça ? et il boit d’une traite le peu de bière qu’il lui reste. partagé entre l'agacement et l'incompréhension.

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ta bouche qui se forme en lettre "O" pour décrire ton air surpris, choqué par la révélation de wes. « c'est beau de croire en ses rêves. j'ai pas encore réellement joué. » tu le cherches du regard. ton expression est un mélange d'émotions. t'essaies d'lui faire passer un message, mais lequel ? toi même, tu n'sais pas. pourtant, elles brûlent tes pupilles. pour lui. à cause de lui. encore et toujours lui. mais la situation prend un tournant si différent. en l'espace de quelques instants, tu as réussi à connaitre un ascenseur émotionnel. tu es passé de cette chaleur si agréable, si familière, dont t'aurais eu envie d'y rester toute la soirée, à cette froideur, ce rictus impoli qui pourrait faire rager n'importe quelle personne. et ce soir, c'est wes qui en fait les frais. de ton sale caractère. de ta manie à être si jalouse, à vouloir les garder pour toi. avec eli, tu abandonnes rapidement. tu lâches vite la prise. mais wes. bordel wes. tu n'peux pas y penser. t'en as pas la force. tu préfères qu'on te damne sur place plutôt que d'arrêter ton action. mais à force, tu te rends compte de ta stupidité. surtout quand il te met face aux faits. quand vas-tu grandir juliet ? quand vas-tu enfin ouvrir les yeux, surtout. alors tu te laisses tomber sur les fesses contre le sable et t'attrapes la clope entre les lèvres du jeune homme. « et ? c'pas moi qu'on voit avec une nouvelle fille pratiquement tous les deux soirs. » tu tires un coup sur la cigarette avant de lever les yeux au ciel. t'as même pas remarqué que la journée était en train de s'enfuir. d'ici quelques minutes, le paysage va se transformer, et il sera d'une beauté à couper le souffle. comme toujours. mais pour profiter pleinement de cette merveille, tu te sens obligée d'aller vers wes. alors tu te lances. tu te confies. une nouvelle fois. « j'ai juste...» ta voix se bloque. ta gorge se noue. ton corps est en train de réagir à ta future annonce. tu l'sens, cette boule qui se forme dans ton estomac. tu pourrais avoir les larmes aux yeux mais tu papillonnes trop vite des paupières pour qu'elles puissent se créer. ta nervosité s'aperçoit à ce geste si formel, tu te tritures les doigts, conservant avec délicatesse la clope. « j'veux juste pas être abandonnée encore une fois. eli est pas là, alors si tu t'barres avec une fille, j'fais quoi ? j'vais taper la discussion avec les poissons ? » la fin d'ta phrase, tu la prononces sur un ton amusé, qui se veut léger. t'as merdé, maintenant t'essaies de détendre l'atmosphère. tu peux pas rester en froid contre wes. tu l'aimes trop pour ça.

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le combat est lancé. il veut lui montrer qu’il sera toujours le gagnant dans l’histoire, wes. parce que ça a toujours été comme ça. wes, il joue et il gagne. miraculeusement. il sourit à la naïveté de cette conversation. comme si il fallait toujours en arriver là pour déclencher les choses. comme si il fallait instaurer un rapport de force entre eux. — je te laisse une longueur d’avance. mais on fera les comptes à la fin et tu verras que c’est moi qui vais gagner. elle prend la cigarette entre ses lèvres. et ça l’énerve un peu. il s’en allume une autre et des volutes de fumée s’échappent doucement de sa bouche. ça y’est, elle attaque, juliet. et ça le rend dingue. mais il garde son calme légendaire, wes. parce que ça ne sert à rien de s’énerver. parce que juliet aurait gagné. — alors déjà, je ne vois pas une nouvelle fille un soir sur deux. et au pire, qu’est-ce que ça peut faire ? il me semble que personne n'a un droit de regard sur qui je fréquente ou pas. il ne lui a jamais reproché les multiples aventures qu’elle leur raconte à eli et à lui. les hommes qu’elle voit quand ils ne sont pas là. juliet s’adoucie et intérieurement, ça le calme un peu. il préfère quand elle se livre comme ça. quand elle pose des mots sur ses angoisses. parce que parfois, il ne peut plus supporter sa possessivité. parce que parfois il aimerait tout arrêter. et puis, quand elle est là devant lui, avec son sourire solaire et son visage parfait, cette pensée disparaît aussitôt. juliet, il l’aime, avec ses qualités et ses défauts. — qui a dit que j’allais me barrer avec une fille ? c’est notre soirée, c’est bon, je ne vais pas t’abandonner. ça ne lui était même pas venu à l’esprit. des filles, il aura le temps d’en voir plus tard. il boit une gorgée de bière, tire sur sa cigarette, dont la fumée virevolte devant lui. et il tourne la tête vers elle, ses yeux noisettes se plongeant dans les iris vertes de sa meilleure amie. — c’est vraiment comme ça que tu me vois ? sa voix est calme, presque trop. et au fond, ses réflexions l’ont blessé. parce que juliet, il ne veut pas qu'elle pense du mal de lui. parce que juliet, il ne veut pas la décevoir.

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@wes ackermann

pourquoi a-t-il fallut que tu gâches tout, juliet ? comme si ta vie n'était pas assez catastrophique depuis que t'es née. t'en as jamais assez. ton sale caractère blesse et détruit tout sur son passage. t'arrives pas à te canaliser. pas avec lui. pas avec wes. t'essaies, parfois. oh ça oui qu't'essaies. de ne rien dire quand il arrive avec une nana dans vos soirées à l'extérieur. quand une l'approche et qu'il finit par lui accorder de l'importance. quand tu le vois répondre à un nombre incalculable de sms, avec toujours des prénoms différents. tu t'forces à prendre sur toi. parfois. tu n'peux pas te permettre de lui faire une réflexion tout le temps. t'es qui au juste pour le traiter ainsi ? personne. surtout quand on sait qu'avec tous tes mensonges, t'es censée agir comme lui. peut être qu'un jour tu réussiras à lui avouer. lui raconter ton passé, toutes tes histoires. mais tu l'sens. t'es pas encore prête. et s'il se barrait après avoir vu l'hécatombe de ton parcours ? et si tout changeait après tes paroles ? tu n'veux pas prendre le risque. eli et wes ne t'ont jamais posé de questions, alors tu forces pas. jamais. mais ce soir, t'as clairement abusé. t'es allée trop loin et il t'le fais bien remarqué. d'la honte, un mal être intense qui s'faufile dans tes veines. t'aurais dû la fermer. rouler ta langue 7 fois dans ta bouche, et simplement torcher ta bière encore plus vite. mais c'est trop tard. alors faut que tu rattrapes. — c’est vraiment comme ça que tu me vois ? ça te transperce le coeur, cette phrase. davantage quand il plante ses opales noisettes dans les tiennes. « NON ! bien sur qu'non...» tu dois répondre quoi d'autre là ? c'que ton coeur est en train de te dicter depuis plusieurs jours, ou te taire et enfouir encore c'que tu ressens ? tout se bouscule dans ta boite crânienne. et tu fuis alors ses yeux, préférant admirer le couché du soleil qui s'offre à vous. d'habitude, t'es plus futée jules. d'habitude, tu n'mets pas autant de temps pour réfléchir, et tu balances c'qui te vient à l'esprit. mais cette fois-ci, c'est quitte ou double. « si on doit se lancer dans les confidences, j'vais me prendre un verre. voir plusieurs. » ou comment faire languir le moment fatidique. pourtant, c'est c'que tu fais. tu ouvres la première bouteille de vin, et tu remplis ton verre. verre qui ne fait pas long feu avant qu'le liquide coule de nouveau à l'intérieur. est-ce que t'es prête jules ? y a-t-il vraiment un moment adéquate ? « wes. c'est...c'est tellement compliqué. j'aimerai qu'l'espace d'un instant, tu deviennes moi. pour comprendre et qu'tu vois c'que j'pense ou même ressens. » sans savoir pourquoi, t'attrapes sa main valide et tu viens la plaquer contre ta poitrine. à l'emplacement d'ton coeur. et il peut le sentir, wes. ce myocarde qui tambourine à ce simple contact. ce palpitant qui s'active en sentant tes joues s'empourprer parce qu'il ne te lâche pas du regard. t'as pas réussi à parler. les mots n'allaient pas suffire, tu le sais. alors peut être que les actes oui.

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en quelques secondes, la soirée a pris une autre tournure. il a fallu qu’il sorte un mot de travers pour déchaîner les foudres de juliet. un mot qui se voulait innocent pour le coup. parfois, il ne la comprend pas, wes. parce qu’elle ne réagit pas comme elle devrait. parce que ses réactions ne sont pas à la hauteur d’une simple amitié. parce que quand il y réfléchit, c’est différent avec eli. tout est plus mesuré. les couleurs du ciel changent. c’est tout un spectacle qui s’offre à eux sur cette plage. et peu importe ce qu'ils se passe entre rien, pour rien au monde, il n’échangerait ce moment, wes. parce que malgré tout, juliet est trop importante. mais tout se mélange dans sa tête. et au fond, il sait que ça ne devrait pas. parce que juliet c’est la meilleure amie qu'il a mis trop longtemps à avoir. parce qu’avec elle et eli, ils ont défini une limite. mais ce n’est pas l’envie qui manque de la franchir. il lui fait signe de lui passer un verre quand elle se sert de son côté. et le vin est bu vite, trop vite. juliet se livre. elle semble si calme maintenant, presque triste. il sait bien que son passé est un sujet proscrit. que les questions sont à éviter. mais il aimerait tellement savoir, wes. rien que pour l’aider. — alors parle moi. explique moi ce qu’il y a. la cigarette se consume, dans le vide. mais lui reste bien trop suspendu à ses lèvres. — tu sais très bien que je ferai de mon mieux pour essayer de te comprendre. ses yeux replongent dans ceux de juliet. et c’est l’inattendu. en une fraction de seconde, sans qu’il ne puisse réaliser, elle prend sa main et la pose sur sa poitrine. et il pourrait sentir son cœur battre, wes. comme si c’était le sien. il reste là quelques secondes, sans bouger. le moment semble se figer dans le temps. et à cet instant, il sait. il sait ce que ça vient annoncer. un sourire vient se loger sur ses lèvres, un sourire vrai. les incertitudes s’envolent. bientôt il ne pourra plus lutter. — dis moi vraiment ce que ça te fait. mais il veut la faire patienter, juliet. il veut que des mots soient posés sur ce qu’elle fait. il veut qu’elle lui dise des choses qu’elle n’a jamais pu lui avouer.

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