Bobbi sortait du boulot, une journée de plus passée à se demander ce qu’elle allait faire dans les jours, voire semaines à venir. Elle ne savait pas si elle devait garder ce bébé ou non. Être mère célibataire n’était pas dans ses plans et pourtant, c’était partie pour. Sauf si elle mettait un terme à cela. La rousse soupira, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle de suite, elle ne voulait pas affronter le silence trop pesant qui vient avec la solitude. Elle s’était donc arrêtée en chemin dans un petit café pour se poser avec un Chai Late et une part de tarte aux myrtilles. Le temps n’était pas propice à rester dehors, il ne faisait plus très chaud en cette période de l’année… Ce n'était pas plus mal pour sa grossesse, ce n’était que le début, mais si elle venait à garder le bébé, elle n’avait aucune idée de supporter un corps de baleine en plein été. Bon, elle en avait jusqu’à Juin partie comme ça, mais c’était toujours mieux que de subir ça en plein mois de juillet/août. Bref, elle s’était posée, tranquillement à regarder les nombreux nuages dehors avant d’être sortie de ses pensées par la voix d’un homme qui l'interpelle.

“Marcus!” elle sourit, “qu’est-ce que tu fais là?”  

Demande-t-elle en se levant pour l’enlacer avant de se rassoir elle voit son café qu’il tient dans l’ami et l’invite à s’asseoir, enfin, s’il le veut. Voir du monde et papoter avec lui va lui permettre de penser à autre chose que ses problèmes. Ils s’étaient revus une première fois cet été, drôle de surprise, le monde est petit, puis, il l’a interrogée suite à la mort de son frère, ce n’était pas simple, mais il s’est positionné plus comme un ami qu’un journaliste, et ça lui a fait du bien. Mais c’est vrai que suite à ça, ils ne s’étaient pas revus. Pourtant c’est quelqu’un que la rousse appréciait croiser, elle s’était bien entendu avec lui lors de leur première rencontre, malgré le cadre assez spécial, en pleine zone de guerre. Au moins, maintenant leurs vies sont plus calmes, enfin, un peu. Parce qu’un tueur en série n’était pas franchement calme.

Aujourd'hui ce n'était pas un jour à vraiment mettre son nez dehors. Il y a un bon nombre de nuage et il ne faisait plus très chaud. L'été est bel et bien parti et ça c'est assez triste. Bon je ne vais pas me plaindre, j'aime bien l'hiver quand même. La neige, Noël, le Père Noël, les cadeaux, les moments en familles. Il y a plein de choses cool en hiver, sauf le froid et la nuit qui tombe rapidement. Quand on se retrouve à -5 et qu'on doit aller bosser, ce n'est absolument pas agréable. Mais bon, on n'a pas le choix. Ma journée avait bien commencé. J'ai sortie mon chien ce matin pour qu'il se dégourdisse les jambes un peu. Je sais que ce n'est pas marrant pour lui de rester enfermé la journée. Nous avons fait le tour du pâté de maison. En rentrant, j'ai pris une bonne douche pour me détendre et je me suis préparé pour aller bosser. Ça allait être une longue journée, mais heureusement j'adore mon métier donc dans l'ensemble ça va. La matinée s'est passé plutôt rapidement, je ne l'ai pas vraiment vue passer. Vers 12h30, je suis rentré chez moi accueilli par mon chien. À défaut d'avoir une femme qui me saute dessus quand je rentre j'ai au moins mon chien. Ce qui est très bien aussi. Je l'ai sorti pour qu'il s'aère un peu et qu'il fasse ses besoins. J'ai discuté avec deux, trois voisins. Une fois rentrée, je me suis préparé à manger. J'ai cuisiné deux œufs sur le plat et mis au micro-onde les pâtes qui me restaient. Une fois tout cela chaud, j'ai tout mis dans une assiette et j'ai commencé à manger devant mon chien qui me regardait. Je sais bien qu'il aurait aimé en avoir un bout, mais non. Une fois finie, j'ai tout mis dans l'évier pour plus tard et je me suis dirigé vers la salle de bain pour me laver les dents et me recoiffer un peu. Vers 14h, j'étais de retour derrière ma chaise de bureau au travail. Mon ordinateur était allumé et j'étais là devant une page blanche. L'après-midi se passe calmement. On a eu une réunion et ensuite chacun est retourné à ses activités. Une fois ma journée finie, j'ai pris mes affaires et mets mon manteau bien chaud. J'allais rentrer chez moi quand sur le chemin, je me suis arrêté au café du coin. Je voulais prendre un bon café pour me réchauffer. Une fois mon café près j'allais partir quand j'ai vu Bobbi dans un coin du café perdu dans ses pensées. La voire me fit sourire. Ça me faisait toujours plaisir de la voir. « Bobbi ? » Dis-je à la jeune femme en souriant. Elle m'a demandé ce que je faisais ici tout en m'enlaçant. C'était toujours d'un réel plaisir que d'avoir la jeune femme dans mes bras. Elle m'invite ensuite à prendre place avec elle pour qu'on sirote notre café ensemble. Je m'assois après l'avoir enlacé. « J'allais rentrer chez moi, mais je voulais d'abord m'arrêter pour prendre un bon café bien chaud. » Dis-je en souriant. « Il ne fait pas vraiment chaud ces derniers temps. Ce n'est plus la température de nos premières retrouvailles. » C'est vrai qu'on s'était retrouvé en été, il faisait plus chaud et il y avait du soleil aïe là, c'était vraiment bof. « Et toi alors ? Que fais tu ici ? Tu profites de bonnes tartes ? » Dis-je en la taquinant un peu. « Comment vas tu ? » C'est vrai qu'il y avait toujours un tueur en liberté dans la ville et que la famille de Bobbi avait été touché. D'ailleurs de mon côté je mène toujours l'enquête, mais de chez moi pour ne pas éveiller trop de soupçons.

Les grands esprits se rencontrent semblerait-il. Bobbi et Marcus avaient eu la même idée… Quoi de mieux pour finir une longue journée de boulot qu'un bon café chaud? Marcus lui dit que les températures ont bien baissé depuis leurs premières retrouvailles. C'est vrai, elle acquiesça en retardant dehors. Comme le temps passe vite. Les choses ont bien changé depuis. Il le sait, du moins en partie. Elle a perdu son frère et il a fait son boulot. Il l'a interviewé. Au moins il n'a pas agit comme un vautour avec elle, contrairement à d'autres… Elle aimerait se réveiller de ce cauchemar. Ce retrouver là bas au front, il y a plus d'un an et éviter le pire. Revenir ici et sauver son frère et éviter de rencontrer le connard qui l'a mise enceinte. Malheureusement on ne change pas le passé  Enfin bref, Marcus lui pose la même question.

"Comme toi, j'viens profiter d'une boisson chaude après une longue journée de boulot…. Le café de l'hôpital n'est pas des meilleurs."

Et le café de la salle de pause… ça dépend de qui le fait. Entre le jus de chaussettes et le trop serré… il faudrait pouvoir trouver un juste milieu. Il lui demande comment elle va. Elle déteste cette question depuis quelques mois. Elle hausse les épaules, forçant un sourire mais elle garde son regard triste.

"On fait aller. Et toi?"

En ce moment ça doit bien marcher au taf, avec un tueur en série en liberté, ça doit fuser dans les presses locales. Quoi de mieux que le chaos et l'horeur pour faire marcher les plumes? Elle mange une part de tarte, mais elle commence à avoir mal à l'estomac. Elle grimace. Être enceinte n'est vraiment pas une promenade de santé. Au moins elle a une situation stable. Au cas où elle décide de garder l'enfant.

"Si tu veux goûter à la tarte, fait toi plaisir."

Elle ne la finira pas, pas si c'est pour finir aux toilettes à vomir. Vivement que tout ça soit fini.