Nola Coates ---------------------------------- admin ☆ close my eyes
all the secrets buried in the backyard inscrit(e) le : 25/09/2020
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 | | (#) (abigail), accident waiting to happen. Dim 29 Nov - 19:26 | |
| accident waiting to happen(@Abigail Mills) Les journées se ressemblent beaucoup trop. Les journées trahissent un quotidien qui se fait pesant. Chaque matin, lorsqu’elle se réveille, elle a l’impression que le cauchemar dépasse les limites de la nuit, Nola. Que ça ne s’arrête pas. Et c’est toujours, comme ça. C’est drôle, mais elle ne se souvenait plus ce que ça faisait, de rompre avec quelqu’un. Elle avait comme oublié, combien on souffrait. C’est peut-être aussi que sa précédente histoire, s’était finie bien différemment – par une cure en désintoxication, notamment. Pas le temps de pleurer, pas le temps d’être triste. Parce qu’en réalité, son ex était probablement toxique. C’est à lui qu’elle doit ses travers, son addiction. Ses chutes, nombreuses. Elle a sombré encore, Nola – elle a sombré, et c’est pour ça qu’elle est partie de Monterey, pour ça qu’elle s’est envolée pratiquement du jour au lendemain. Sans un mot, pour personne. Sans un mot, pour Andres. Il n’y a que Freja qui ait su, Freja qui l’ait accompagnée. Comme toujours. Mais à partir comme une voleuse, elle a perdu la personne qui comptait le plus à ses yeux. Ou peut-être, est-ce en revenant, se cachant, évitant les conflits, évitant la fameuse conversation sur sa départ précipité, qu’elle a tout gâché. Elle avait promis des réponses, Nola, qu’elle ne lui a pas donné. Alors elle ne peut que s’en prendre à elle-même, si tout est terminé.
Elle tient le coup, elle reste debout, elle n’a pas vraiment le choix. Elle a une boutique dont elle a toujours la charge, malgré son absence – et ça, au moins, ça lui donne une bonne raison de se lever le matin. Ça lui évite, surtout, de rester toute la journée dans le canapé de Freja, à broyer du noir. Elle en crèverait d’envie, Nola, parce que ce serait plus facile. Elle pourrait alors se morfondre, se répéter combien elle a été stupide et combien elle est désormais pathétique. Mais non seulement sa meilleure amie ne la laisserait pas faire, mais en plus, elle a sa boutique, tout de même. Ses employés, à retrouver – alors même qu’eux aussi, elle les a lâchés, sans véritablement s’expliquer. Alors, même si les journées se ressemblent, se répètent, même si la peine subsiste, même si elle n’est pas vraiment d’humeur, même si elle crèverait de céder à nouveau à ses vieux démons, elle est là, Nola, ce matin. La boutique est encore indiquée fermée sur la porte, comme tous les matins – mais elle s’affaire déjà, parce que les fleurs du jour sont arrivées, parce qu’il ne faut pas traîner, parce qu’il faut tout préparer. Il y a des bouquets à confectionner pour l’ouverture, il y a aussi des commandes à réaliser, la journée va être chargée – mais tant mieux, au moins, ça l’occupera. Elle en a bien besoin, ce matin, parce qu’elle a le cœur lourd, parce qu’elle a du mal à être optimiste. Peut-être aussi, parce qu’elle doit s’occuper des fleurs pour un mariage, et ça, évidemment, ça fait mal. Parce que ça lui rappelle le sien, qui n’aura pas lieu. Mais certains sont heureux, certains ne foutent pas tout en l’air. Elle est déjà en train de préparer un bouquet, pour le mettre à la vente – coupant, peut-être un peu rageusement, le bout de la tige d’une rose. Coupant trop court, en allant trop vite, en ne faisant pas attention – si bien que la fleur ne sert plus à rien, inutile pour la composition. C’est à ce moment-là qu’elle entend la porte s’ouvrir, et qu’elle tourne instinctivement la tête vers la porte, son regard se posant sur Abigail. La dernière arrivée. Celle qui l’a remplacée. Celle avec laquelle, désormais, elle doit travailler. Elle n’allait pas la virer. Elle lui doit beaucoup, en vérité. « Bonjour. » qu’elle lui fait. Pas vraiment souriante. Mais ce n’est pas contre Abigail, non – c’est juste son humeur maussade, c’est juste sa contrariété à cause de la pauvre rose délaissée, sur le plan de travail. « On a une grosse journée, aujourd’hui. » l’informe-t-elle, se détournant bien vite pour se reconcentrer sur son bouquet. Bouquet qui lui paraît raté, mal assorti, tout simplement laid. Probablement qu’elle fera mieux, Abigail. Dans le fond, ça la terrifie, Nola. Elle se trouve déjà si nulle, sur le plan sentimental – elle ne peut pas faire pareil, sur le plan professionnel. Elle ne peut plus se le permettre. |
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