WE ARE YOUNG, SO LET’S SET THE WORLD ON FIRE.
[01.] ( Harry )  [ Au passé. Le disparu. La dépouille en putréfaction. L’enfant arraché par un condamné aux peines de l’enfer. Justice sera rendue. Euthanasie sera décidée par les mains des touchés. ] L’engeance infréquentée. L’esseulé hermétique, indifférent à ses créateurs. Son éclosion était prévue, attendue avec la même affection que celle des autres progénitures. Éloigné d’une certaine distance, le deuxième-fils l’accusait souvent d’avoir ses préférés - pourtant, l’amour éprouvé est indissociable entre ses moutards. Tona, acharnée par le job qui l’incombe, oubliait jusqu’à l’existence de ses rejetons. Vulnérable, plus sensible aux belles intentions du cocon ; l’endeuillée, dépourvue d’un marmot, possède mille regrets. Coupable de la distance imposée par inadvertance. Punissable de son manque de tutelle et de bienveillance. Naufragé, épris de la poudre impeccable, elle voilait ses yeux d’orbières pour masquer ce qui déroulait sous ses yeux. L’autorité depuis longtemps déplorée, inopérante pour suspendre son addiction à la potion incolore. Ils ne se parlaient plus, ou peu. Se suspendaient à des discours brefs, à des raccourcis pour limiter les affronts.  Et quand le cataclysme est arrivé : les entrailles se sont déchiquetées, les viscères se sont éventrés. La culpabilité ronge le vermeille et le désir de représailles prévoit sur tout. Le deuil n’est pas fait. Le jour du jugement viendra sans tarder. [ Ils se croyaient vivants. Impénétrables. Inatteignables. Protégés des malheurs des autres. La mère a failli à son rôle. ] 02.] ( Naufragée) Morose, vide, submergée par la nécessité viscérale à trouver un damnable. Un ? Ou plusieurs. Les théories se succèdent, s’enchaînent au rythme des mises à mort. Victime après victime, homicide après homicide ; à quoi doit-elle croire ? à qui faire confiance ? Les crimes perpétrés, les faits sont son adage. Jusqu’à ce qu’on touche à la souche, à sa descendance. Et les troubles commencent. Les veillées. Les nuits blanches. [ Les erreurs de jugement. ] On lui impose congé. Au moins quelques temps. Pour faire son deuil - chose qu’on demande. Mais on exige l’impossible. L'inconciliable avec la haine engagée. Le venin est infiltré. [03.] ( Mulder ) Compère d’un autre flic, déchu de son grade au FBI. Muté de lui-même à Monterey pour faire le deuil de son malheur. Ville non-choisie au hasard. Terre d’enfance, là où il a germé, là où ils se sont rencontrés. Il est son Mulder, elle est sa Scully. Sans les tensions notoires. Sans le béguin interdit. Sans les non-dits. Ils pensent de la même manière, touche du même bois. Ensemble, ils sont les indissociables. Relation basée sur de lointains fondements. Voisins, camarades jusqu’à la fin. Là l’un pour l’autre. Lien jugé dangereux, mais ayant fait les preuves de son efficience. Ils sont amis. Plus que ça même. Liés par le sang et les larmes. Par le feu et les armes. [04.] ( Marmaille ) Trop dévouée. Mauvaise mère, titre que l’on refuse quand même à lui attribuer. Elle est la réfractaire aux signes de tendresse, celle qui ne cajole pas, mais veille comme une louve protectrice sur sa meute. [ Pourtant, il y a eu un loupé notoire. Harry. Une erreur définie par avance. Les remords sont éternels. ] Elle aime Tona. Elle aime sans entrave sa marmaille. Mais privilégie ses activités. Ses obligations pour son pays. Et sa ferveur à achever le chétane. Elle manque à l’appel pour certaines célébrations. Mais les enfants sont habitués à ses absences et ses distractions.  [05.] ( Mariée ) Rencontré au pugilat. Elle subissait une raillerie, les affronts de gosses puérils qu’elle surnommait “les nazis”. [ Ils étaient jouvenceaux. Elle était l’astre brûlant. Il était le petit luminaire. Deux caractères ambiants, nourris d’intégrité. ] Il a cogné ses offenseurs, l’a défendu à plusieurs reprises. Et il l’a convaincu à prendre sur elle, à façonner ses propres défenses. Ils se sont trouvés. Se sont cherchés. Se sont déçus. Se sont adorés. Se sont oubliés. Aujourd’hui, l’amour est déviant. Consumé avec Harry. Mais rien n’est encore perdu, n’est-ce pas ? [06.] ( Avant ) Les choses étaient si simples, si calmes à Monterey. Les affaires étaient peu nombreuses, peu enclins aux enquêtes périlleuses. Avant, elle se confrontait aux banalités. Aux histoires parfois louches, parfois enduites dans des troubles et les doutes. Mais rarement le sang était atteint. Rarement le poignard s'enfonçait dans l’échine. Et alors, la vie était plus chantante. Et elle riait souvent, Tona. Elle aimait ça. Jouir de quelques loisirs. Se divertir. Comme tout un chacun. [07.] ( Psy ) Suivie par un psychologue. Suivie depuis longtemps dans le secret. Trop longtemps. Le rapport doit paraître favorable, pour la faire revenir parmi la flicaille. Alors elle ment, souvent Tona. Prétend ce qu’elle n’est pas. Parce qu’elle doit revenir, sortir du placard, s’investir autant que ces foutus gens du fbi.  [08.] ( Guns ) Passion malsaine pour les armes. Pour le feu, la poudre et les douilles. Une munition consacrée, façonnée pour le démon, dort dans un coffre-fort. Pour l’ordure, le rebut qui a coupé court à la vie de son fils. Elle s’entraîne librement, sur le stand de tir du commissariat. Prétend vouloir conserver la main. [09.] Il vient une heure où protester ne suffit plus, après la philosophie, il faut l'action. Fervente admiratrice de Sea Shepherd. Si elle ne s’était pas engagée si tôt pour la police, c’est dans les bras de l’eau qu’elle se serait jetée. Capitaine, prête à manœuvrer pour abattre les braconniers. Tona est vegan, impliquée pour la lutte animale, pour leur protection et tout le reste.[10.] ( Bac à sable ) Possède un berger allemand depuis dix ans. Cadeau promis pour sa promotion : Eivor. Chien de garde, chien des rues. ; Elle fume, insurge l’instrument des cancéreux des dizaines de fois par jour dans sa trachée. ; On la trouve souvent au cimetière, à se tenir au-dessus du tombeau d’Harry. ; Elle est soupçonneuse depuis le trépas de son fils. Prudente, précautionneuse et devenue sangsue pour son entourage. Elle est changée. Diminuée. ; C’est une excellente cavalière, qui regrette l’absence d’une police montée. ; Elle a du mal à suivre les jeunes générations. La technologie, les tendances, qui changent plus vite que le climat. ; Elle ne supporte pas la télévision. Les journaux. Et par extension, les journalistes. ; Est agnostique. ; Préfère musicalement le hip hop ricain des années 80. ; Ne fait physiquement pas son âge. Quarantenaire on la croit.

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WE CAN BURN BRIGHTER THAN THE SUN.